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welcome in my universe…. 16 juin, 2008 pastorale américaine – philip roth classé dans : le boulevard de la littérature. — laura @ 12:34 synopsis : lorsque nathan zuckerman retrouve seymour levov dit « le suédois », l’athlète vedette du lycée, il le trouve inchangé. l’idole des années de guerre est devenu un homme comblé, époux de la miss new jersey 1949, père de deux fils et propriétaire de la florissante ganterie paternelle. mais, hors champ de ce tableau de pastorale américaine, se trouve merry. merry, la fille rebelle avec qui surgit dans ce cadre idyllique une autre amérique, une amérique en pleine convulsion, celle de la révolte, celle des rues de newark à feu et à sang… une peinture sans concession d’une société, derrière le vernis d’une réussite se dévoile peu à peu une autre esquisse bien plus brutale, en prise avec une réalité oppressante : lorsque le parent perd tout lien avec son enfant, l’inexorable descente aux enfers est entamée et rien ne pourra la stopper. a mes yeux, le meilleur des romans de philip roth, premier volet d’une trilogie englobant « j’ai épousé un communiste » et « la tâche », trilogie qui termine le cycle nathan zuckerman. des romans qui flirtent toujours entre fiction et autobiographie. quelque chose l’oppressait, qui avait brisait son élan. quelque chose l’avait transformé en incarnation de la platitude. quelque chose lui avait dit qu’il ne faut jamais nager à contre-courant. chez soi, on flippe un peu, et c’est fini. on n’;a pas le plaisir du plaisir sans partage , on n’atteint jamais le stade où à force de flipper un peu on se dit que, puisque c’est tellement le pied, pourquoi pas flipper beaucoup ? chez soi, on n’a pas la possibilité de s’;immerger dans un tel sordide. chez soi, on ne peut pas vivre au coeur du désordre. chez soi, on ne peut pas vivre sans frein aucun. chez soi, il y a ce décalage fantastique entre la façon dont on imagine le monde et la réalité du quotidien. du moins aujourd’hui, il n’y a plus cette dissonance pour perturber son équilibre. l’abomination, c’est moi. c’est moi qu’il faut haïr. …et enfin sa véritable odeur lui parvint. c’était l’odeur humaine la plus immonde, à l’exception de celle de la gangrène et celle du cadavre…ce n’était pas une odeur de murs, c’était une odeur humaine, l’odeur d’un humain fou qui bouffe sa merde pour le plaisir. cette abjection l’atteignait enfin. elle est infecte. sa fille est une loque humaine qui pue le déchet humain. elle sent l’;organisme qui se déglingue. c’est la puanteur de l’incohérence. c’est la puanteur de ce qu’elle est devenue. elle pouvait le faire et elle l’a fait, ce respect de la vie, c’est l’obscénité ultime. pas de commentaire -- 12 juin, 2008 the constant gardener classé dans : l'avenue du cinéma. — laura @ 19:54 synopsis : lorsque tessa, l’épouse de justin quayle, un diplomate britannique tranquille et réservé, est retrouvée sauvagement assassinée dans une région reculée du nord du kenya, son mari va mener sa propre enquête à sa manière, mettant le doigt dans l’engrenage de l’industrie pharmaceutique qui a décidé de faire de l’afrique un grand laboratoire de recherche, à peu de frais et en accord avec les puissances occidentales. sur fond de scène de l’afrique, continent ensanglanté qui s’entre-déchire et que le monde occidental baise encore et encore, ce film raconte l’histoire d’un amour qui amènera un homme à la recherche de la vérité, quoi qu’elle coûte. des acteurs sobres et justes servent de magnifiques images pour un résultat qui crève l’écran. on pourrait reprocher au scénario son côté moralisateur et bien-pensant, mais il évite habilement les écueils du manichéisme et puis, au vu d e la réalité, il y a des vérités que l’on peut répéter encore et encore. un commentaire -- 10 juin, 2008 absence classé dans : le marché aux citations. — laura @ 19:06 après une si longue absence, je ne pouvais revenir qu’en commençant par quelques citations parlant de cette dernière. l’absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies, et allume le feu. jean de la rochefoucauld _________________________________________________________________ l’absence unit et désunit, elle rapproche aussi bien qu’elle divise, elle relâche certains liens très solides, elle les tend et les éprouve au point de les briser. eugène fromentin _________________________________________________________________ l’enfer, c’est l’absence éternelle. victor hugo _________________________________________________________________ l’absence de dieu ne saurait être compensée par l’amour de l’homme, car alors l’homme demandera : à quoi bon aimer l’humanité ? fiodor dostoïevski _________________________________________________________________ l’absence des médecins est un souverain remède. charles dufresny 2 commentaires -- 5 mai, 2008 arthur rimbaud, un esprit révolutionnaire classé dans : le boulevard de la littérature. — laura @ 23:32 arthur rimbaud. un nom qui nous évoque tous quelque chose : certains pensent « le dormeur du val » ou « le bateau ivre », d’autres pensent verlaine,… bien d’autres associations d’idées sont possibles. parler du souffle nouveau, de l’innovation qu’il a apporté à la poésie française, sans parler de sa rébellion en d’autres domaines n’est pas aisé. il est bien difficile de dissocier l’artiste de l’homme, de commenter son oeuvre sans la mettre sous la lumière de son vécu : sa poésie est à l’image de sa vie. un fait demeure frappant : en rimbaud, le poète meurt vers la vingt-et-unième année. son génie semble intimement lié à la révolte de l’adolescence. le souffle qu’il fait passer sur la poésie est celui d’une jeunesse âpre, exigeante, exaltée. de l’adolescence, on discerne en lui les troubles, l’intransigeance, l’impétuosité et la soif d’absolu. arrivé à l’âge d’homme, rimbaud se tait, se mure dans le silence et fuit. il est d’ailleurs étrangement pathétique de voir survivre l’homme, tandis que l’artiste a disparu ; il se survit, revenu à lui-même sur la terre des hommes. dans son oeuvre, la maturité du génie supplée à la maturité des ans. rimbaud était un esprit révolutionnaire, prêt à renverser toutes les valeurs qu’elles soient poétiques, morales, religieuses ou politiques. il est, à mes yeux, celui qui a insufflé un nouvel élan à la poésie française ; en son coeur couvait un feu qu’il a su, tel prométhée, offrir au monde de la poésie. evidemment qu’il n’innove pas absolument , il subit lui-même des influences, et notamment celle de baudelaire. mais, le renouvellement qu’il apporte à la poésie est prépondérant : le caractère impérieux des formules, la qualité des réalisations en témoignent, ainsi que leurs profondes répercussions : de nombreux poètes vont, en effet, se réclamer de rimbaud. et même sans avouer de filiation, on pourrait dire que tous les poètes après rimbaud peuvent se réclamer de lui : il a bouleversé les standards de la poésie. si l’on reprend son oeuvre dans sa globalité, on peut se rendre compte que si ses premiers écrits (regroupés sous le recueil « poésies ») sont souvent descriptifs (« le dormeur du val », « ophélie », « vénus anadyomène ») et respectent les règles admises de la poésie : sonnets, alexandrins, rimes,… puis, l’on s’achemine dans le temps, viennent alors « une saison en enfer » et « illuminations » dont le ton est initié à la fin de « poésies » par « le bateau ivre » (ou plus précocement encore dans « voyelles » où il esquisse des perspectives sur un monde où sonorités et couleurs se répondent). en 1871, rimbaud rompt avec ce qu’il nomme la vieillerie poétique , passant en revue les poètes qui l’ont précédé, il les juge catégoriquement d’après le seul critère qui importe à ses yeux : « ont-ils été voyants ? » ; et peu trouveront grâce. pour rimbaud, le poète doit rechercher du nouveau et arriver à l’ inconnu . il s’inscrit dans la ligne directe de baudelaire qui écrivait à la fin de « voyage » : nous voulons, tant ce feu qui nous brûle le cerveau, plonger au fond du geouf